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Cinq infirmières bulgares condamnées à mort en Lybie (2004)


jeudi 3 juin 2004

Reconnues coupables de la contamination de quatre cents enfants et adolescents libyens par le virus du sida entre 1997 et 1998, cinq infirmières bulgares ont été condamnées à mort par un tribunal de Benghazi. Avec l'Union européenne, la France doit également se mobiliser pour les sauver.

L'émotion est considérable en Bulgarie. Le 6 mai 2004, Christiana Valcheva, Nassia Nenova, Valentina Matolova, Valia Tcherveniaska et Snejana Dimitrova ont été condamnées à mort par un tribunal libyen*. Elles doivent également verser près d'un million de $ d'indemnisation aux victimes. Une dizaine d'ambassadeurs étrangers assistaient à l'audience. Curieusement, la presse européenne - notamment française - s'est rarement fait l'écho de ce « procès » et de son verdict.

Entre 1997 et 1998, quatre cents enfants et adolescents âgés de six mois à dix-huit ans ont été contaminés à l'hôpital pédiatrique de Benghazi par le virus du sida alors qu'ils ne présentaient aucun facteur de risque. Quarante d'entre eux sont décédés depuis. En février 1999, sous la pression des familles des victimes, les autorités libyennes arrêtent de nombreuses personnes de sept nationalités différentes travaillant à l'hôpital. La plupart seront ultérieurement libérées. En 2001, alors qu'il évoque pour la première fois l'affaire, le colonel Kadhafi n'exclut pas l'hypothèse d'un complot des services de renseignement américains ou israéliens qu'il soupçonne d'avoir mené des expériences avec le virus. Cette thèse est aujourd'hui abandonnée. Traduit en 2002 devant une Haute Cour de justice sous l'accusation de « complot », les accusées sont acquittées mais renvoyées devant un tribunal ordinaire. C'est ce dernier qui vient de les condamner à mort.

Les professeurs Luc Montagnier et Vittorio Colizzi ont témoigné pour indiquer que « cette tragédie est probablement due à des négligences [qui] ont commencé avant que ceux qui sont accusés commencent à travailler dans cet hôpital ». Le tribunal a préféré s'en tenir aux aveux des accusées qui affirment avoir été contraintes de signer sous la torture des documents en langue arabe dont elles ignoraient le contenu.

La Commission européenne s'est dite « préoccupée et profondément déçue » par cette condamnation et Brian Cowen, le chef de la diplomatie irlandaise dont le pays préside actuellement l'Union européenne, a fait part au ministre des Affaires étrangères libyen des « sérieuses inquiétudes » des européens concernant « les graves irrégularités qui ont entaché le procès ». Michel Barnier et ses collègues européens ministres des Affaires étrangères sont également intervenus.

Avec les instances européennes compétentes et à l'instar des autres pays européens, l'opinion publique doit se mobiliser plus activement pour sauver ces six personnes : consulter www.bulgaria-France.net.

François Frison-Roche.

(1) Un médecin palestinien, le Dr Ashraf Ahmad Djuma el-Hajouj, a été, lui-aussi, reconnu coupable et condamné à mort par le tribunal.



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